Morgan, Richard: Black Man [Partenariat]

Titre: Black Man
Auteur: Richard Morgan
Edition: Milady
Synopsis:Dans un siècle à peine, l’humanité sera débarrassée de la guerre.
Mais des vestiges embarrassants subsistent encore, comme les variantes, des humains génétiquement modifiés.
Parmi eux, les plus inquiétants sont les variantes treize.
Carl Marsalis est l’un de ces ex-soldats. Il pourchasse désormais ses anciens frères d’armes pour le compte des Nations unies. Ce n’est pas un boulot facile… surtout quand il se retrouve dans une prison de Floride. Lorsqu’il reçoit la visite d’une ancienne détective aux prises avec les variantes treize, Carl est alors plus que disposé à conclure un accord..

Mon avis
 

Tout d’abord, j’aimerais remercier Livraddict et les éditions Milady pour m’avoir permis de découvrir ce roman, que j’ai beaucoup aimé et qui figure à présent dans la liste de mes préférés.

Au début je dois avouer que j’avais un peu peur du nombre de pages à lire (765 pages). Je suis en général une lectrice au rythme variable et je n’hésite jamais à prendre mon temps pour lire un roman. J’aime m’imprégner des mots et prendre au besoin des pauses pour penser plus profondément à ce que je lis. Cela fait que je tire beaucoup de réflexions, mais malheureusement je les note très rarement –raison pour laquelle je ne sais plus quoi dire au moment venu de la critique.

Cette peur du nombre de pages, ici, vient du fait que je n’avais qu’un temps limité pour lire et en tirer une chronique. De plus, Black Man étant de la science-fiction thriller, cela allait être mon premier dans le genre et je n’avais aucune idée sur la façon dont allait se passer ma progression.

Au final, tout s’est bien passé. Le roman s’ouvre sur deux pages de remerciement de l’auteur, que j’ai lu avec grand intérêt. On peut ainsi voir que Richard Morgan a fait des recherches pour écrire ce roman, qu’il a investit du temps, de l’effort et de la réflexion. Cela commence très bien : je ne peux que respecter les auteurs qui font leur recherche, et de plus qui, d’après ce que j’ai pu lire dans ces deux pages, y ont pris du plaisir.

Les premières pages m’ont été un peu confuses à cause de la quantité d’information non expliquée qui nous tombe dessus. Est-ce peut-être parce que c’est de la science-fiction, mais de nombreux mots de vocabulaire nouveau sont utilisés avec l’aisance tranquille d’un mot commun. Cela m’a dérouté un peu mais j’ai continué sans hésiter, sentant qu’avec le temps je comprendrais mieux.

Et en effet, c’est ce qu’il se passa. Au fil de l’histoire les choses sont expliquées peu à peu, sans saturer au point d’en vomir, du coté du vocabulaire autant que celui des personnages. Si ceux-ci sont tous mystérieux dès le départ, au fil des pages on apprend à les connaitre, on découvre leur passé et leur pensée. Ils posent leur marque avec un feu incandescent pour nous empêcher de les oublier.

Carl Marsalis, notamment, est le personnage le mieux fignolé et écrit que je n’ai jamais lu jusqu’ici. Richard Morgan a réussi à mettre en ce personnage une personnalité pour le moins réel. Ses réflexions, son style de vie, sa façon de voir le monde est telle qu’elle m’a amené à réfléchir et à me poser des questions sur ce que je pensais être une base bien établie. J’avais l’impression de converser avec ce personnage, d’établir un dialogue pour le moins enrichissant.

En effet, dans ce roman nous touchons à plusieurs débats et problématiques bien contemporains. Même si l’histoire se situe à un siècle de nous dans le futur, de nombreuses fois j’ai pu faire une corrélation avec notre situation présente dans le monde. Philosophie, religion, politique, sexisme, racisme, génétique ; tout est touché de façon intelligente et réfléchie. Ici le but recherché n’est pas de causer une polémique mais bien de décrire des situations réelles à travers un filtre fantastique. Nous touchons la réalité qu’on ne peut se cacher : les humains trouveront toutes les excuses possibles et inimaginables pour se taper dessus –mais ce n’est pas une raison pour arrêter le combat.

La palette de personnages est très complète et variée, tout autant en terme de personnalité que d’origine ethnique. Il m’est peu arrivé jusqu’à présent de rencontrer autant de personnages d’origines différentes dans un seul roman sans que cela paraisse forcé ou bancal. Ici les portraits sont tangibles ; je suis sûre que si je sortais et me baladais dans tous les recoins de la ville, je pourrais rencontrer l’équivalent de chaque personnage.

Quant à l’intrigue, elle est prenante et bien ficelée. Je n’ai pu deviner l’implication que d’un seul personnage mais le reste m’a complètement pris par surprise ; pourtant il y avait bel et bien les indices tout au long ! La façon dont se sont pris les antagonistes pour arriver à leurs fins, leurs raisons, tout était ingénieux et perturbant. Les mesures pour lesquelles les gens sont prêts à accomplir vont loin, et la question se pose finalement à fin : entre les variantes treize et les autres, lequel est le plus humain ?

Cependant il y a un petit point négatif : il m’arrivait pas moment d’oublier qu’il y avait une histoire derrière les dialogues. On passe tellement de pages à suivre la conversation entre deux ou trois personnages qu’au bout d’un moment, on en oublie l’investigation principale. Et si tout au long du livre le rythme est continu, vers la fin elle s’essouffle un peu, ralentit doucement, mais considérant ce qu’il se passe et l’évolution des personnages, ça colle plutôt bien.

En conclusion, je suis très contente de ce partenariat qui m’a fait découvrir un nouvel auteur. J’ai adoré lire Black Man et je ne peux que conseiller à quiconque qui aimerait voir se plonger dans un univers tout en gardant la tête dans la réalité de le lire !

 

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7 Responses to Morgan, Richard: Black Man [Partenariat]

  1. BlackWolf says:

    Moi aussi j’ai passé un excellent moment avec ce livre. Content qu’il t’ai plu.
    Je sais pas si tu as lu d’autre Richard Morgan mais dans le même style je te conseille fortement la trilogie Kovacs.

  2. Ardanuel says:

    Très bonne chronique!
    Tu viens de me donner l’envie de lire un livre dont je n’avais même pas entendu parler ^^

  3. Oui, à ce que je vois ,tu apprécies ce qui m’a gênée et vice versa. Cet auteur est réellement excellent. Il réussit à ouvrir son monde à un large public. Et tous nous y trouvons notre bonheur.

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