Etude sur les personnages féminins dans Oscar Pill

Voici une chronique d’avant-goût d’un roman, que je n’ai pas encore terminé, mais que j’ai dû poser tellement il me mettait sur les nerfs.

Voici « Oscar Pill », une saga qui promettait une aventure originale : Je m’appelle Oscar Pill et je ne suis pas un garçon comme les autres. Je suis un Médicus : j’ai le pouvoir extraordinaire de voyager dans n’importe quel corps vivant. Comme mon père, qui fut autrefois un célèbre Médicus avant de disparaître. Aujourd’hui, l’humanité entière est à nouveau menacée : Skarsdale, le sombre Prince des Pathologus, s’est échappé de sa prison. Et moi, j’ai été choisi pour l’affronter. Il me faut braver tous les dangers et rapporter un Trophée d’un endroit où je ne suis jamais allé. Un univers mystérieux qui se trouve… dans le corps humain..

Malheureusement, à peine après quelques pages que je ne peux que m’empêcher de grimacer et de balancer le bouquin sur les murs. Pourquoi, me demanderiez-vous ? Et bien, voici mes pensées. N’oubliez pas que je n’ai lu encore que le début, et qu’il y a donc encore une possibilité d’amélioration et qu’il est très possible que je me trompe ; cependant je peux vous assurez pour l’instant que je vois ce roman sous le mauvais œil.

Tout d’abord, l’abondance de clichés. Bon dieu, mais les clichés ! Avec une idée de base aussi originale que l’utilisation du corps humain comme champ de bataille, on aurait espéré que cela ne tombe pas aussi vite aussi bas. Et bien détrompez-vous ! Le héros n’est qu’un héros beta, trouvable partout : grand sens de l’honneur, bagarreur, curieux et bon fils à maman. Pour l’instant Oscar ne me donne aucune envie de suivre ses aventures pour la simple et bonne raison qu’il ne m’apparaît encore que comme un simple morceau de carton mâché et remâché.

Et cela ne s’ensuit par le scénario plus vieux que Mathusalem : un Grand Méchant© menace le Monde© et le seul moyen de le stopper est un Jeune Héros© que l’on va Initier© au moyen d’un Vieux Professeur Nommé© aux Sciences Occultes© et tout ceci en oubliant complètement le fait qu’il y ait des adultes plus responsables et plus expérimentés de combattre ce Grand Méchant©.

Je soupire d’ennui là.

Le truc, c’est que ces scénarios ne sont pas forcément mauvais. Ce scénario, dans les mains des bonnes personnes, peut devenir tout-à-fait enchanteur et innovateur. Donc je me réserve encore et j’espère que l’auteur trouvera un twist qui me fera sourire de satisfaction. Je ne me prononcerai sur l’histoire que lorsque j’aurai complètement fini le roman.

Mais voici mon plus gros ennui avec ce que j’ai lu pour l’instant : l’énorme, l’horrible et si dépassé sexisme. Sexisme, me diriez-vous étonnés. De nos jours, trouver encore du sexisme dans les romans ! Et pour la jeunesse, en plus ! Et bien oui. Oh bien sûr, ce n’est pas écrit mot pour mot. Beaucoup n’y verrait que du feu. Et il très probable, et encore plus triste, que cela ne soit en aucun cas voulu par l’auteur, Eli Anderson.

Prenons le livre page par page et arrêtons-nous à chaque fois qu’un personnage féminin est présentée.

Le premier personnage féminin que l’on rencontre est une jeune fille de l’âge du héros, Oscar, Tilla. En même pas trois phrases, voici ce que l’on apprend d’elle : elle fait partie d’une bande de Jeunes Brutes© (dont elle est la seule fille), elle est jolie et trouve le héros mignon.

Voilà, je viens de vous présenter le Protagoniste Amoureux. Elle ne servira strictement à rien si ce n’est pour aimer le héros et être aimée par lui. Il n’y aucune logique dans son personnage : une seconde l’auteur nous dit qu’elle martyrise les jeunes, et particulièrement Oscar, et l’autre il nous dit qu’elle l’aime ! Et bien, je dis non.

Non, j’en ai marre des personnages qui ne sont que des objets. Non, j’en ai marre qu’une fille n’est introduite que pour être aimée. Tilla aurait pu être tellement plus que ça. Tilla aurait pu être une partie intégrante de ce groupe de brutes et prendre plaisir à martyriser les jeunes plutôt que de rester sur le côté et commenter le côté mignon des victimes ! Tilla aurait pu avoir tellement plus de profondeur si au lieu de sourire au héros et lui dire qu’il était mignon, elle lui avait décoché un coup dans le tibia et promis mille souffrances juste parce qu’elle trouvait ça marrant.

Les jeunes filles brutes ne trouvent pas leur victime mignonne, Mr Eli Anderson. Ce sont leur victime. Ce n’est pas parce qu’elles sont des filles et que leur victime est un garçon qu’elles le trouveront mignon. Aucune fille « espiègle » et « dure à cuire » s’approcherait de leur victime, leur sourirait, leur dirait qu’il est mignon et s’enfuirait en courant ! De plus, à chaque fois qu’Oscar parle des filles de son école, vous pouvez parier qu’elles sont en train de regarder des garçons et de glousser ! Un peu de réalisme, voyons ! Je sais bien que pour un roman qui contient de la magie et autre je dois suspendre mon sens de la réalité, mais quand même on ne m’avait pas prévenu qu’il fallait carrément l’altérer !

Capacité de conviction de Tilla : 0.

Passons au personnage suivant : la maman d’Oscar, Célia. Tout d’abord elle n’apparaît que dans la narration et non physiquement. Cependant, son apparition est provoquée par le mauvais comportement d’Oscar à l’école. Ce qui nous fait lire une phrase très, très malheureuse et qui m’a fait grincer des dents avec pénibilité : « elle-même le contrôlait avec peine, mais elle ne voulait pas entrer dans les détails de leur vie familiale et expliquer que pour une maman qui vivait seule avec ses deux enfants, c’était moins facile que quand le papa était présent. Peut-être encore plus avec un petit garçon. »

Pardon ? PARDON ? PARDON ??

Oui, en effet, je ne vais pas le cacher, il est difficile d’élever ne serait-ce qu’un enfant toute seule. Même à deux, ce n’est jamais partie facile. Mais de là à impliquer que c’est à cause de l’absence masculine à la maison qui rend un enfant garçon difficile à gérer, c’est pousser trop loin ! Au cours de ma vie, j’ai connu plusieurs jeunes qui n’ont vécu qu’avec leur mère, ou en tout cas en grande partie qu’avec elle. Je peux vous assurer que cela ne faisait pas d’eux des enfants « difficiles à contrôler. » Un père ne « contrôle » pas mieux un fils qu’une mère.

Je vous avoue que j’ai fermé avec force le roman, tellement j’étais dégoûtée. Et c’est un livre de jeunesse ! Je ne peux qu’imaginer de jeunes impressionnables qui lisent ceci et qui, avec leur expérience encore simple de la vie, en tirer la conclusion que le sexe d’un parent a une importance dans leur rôle. Un parent est un parent, et cela ne change en rien que le parent d’Oscar ait été de sexe féminin. Même s’il avait été élevé par son père au lieu de sa mère, cela n’aurait pas changé à sa situation. Je peux même voir quelle excuse l’auteur aurait alors trouvé : « sans la douceur d’une mère au foyer, Oscar n’aurait peut-être pas été aussi violent dans ses méthodes. »

C’est des foutaises. Pures et simples. Et j’en ai marre, marre de ces foutaises sexistes dans les romans de jeunesse. Et tout autre, d’ailleurs.

Ensuite, nous apprenons plus sur ce personnage, et je ne peux que grimacer, encore et encore. Célia apparaît sous un jour horrible lorsqu’on apprend qu’elle empêche son propre fils de s’instruire sur la biologie et l’anatomie. Il y a probablement une raison à cela qui viendra plus tard, mais je ne peux que prédire que cette raison sera stupide, ne tiendra pas la route et n’a été inventé par l’auteur que pour créer un peu de tension dans son roman. Il n’empêche qu’empêcher toute personne d’apprendre, de s’instruire, de se développer est une chose horrible, voire même une atteinte au droit fondamental à l’Homme et qu’en aucun cas ne permet au lecteur un œil sympathique pour le personnage.

Capacité de sympathiser avec Célia : 0.

Passons au personnage féminin suivant : Violette, sœur ainée d’un an d’Oscar. Très rêveuse, cela en devient un handicap pour ce personnage : elle est tellement tête en l’air qu’elle pourrait se faire tuer sans même s’en être rendue compter.

Violette avait tellement de potentiel que j’en étais excitée lorsqu’elle a été introduite. Ce n’est pas souvent que l’on lit dans les romans de jeunesse des gens différents de la majorité de la population. Je pensais que Violette était atteint d’une forme d’autisme (j’avoue ne pas connaître grand-chose au sujet, mais j’étais prête à brandir Google et Wikipédia à la moindre référence pour avoir d’avoir d’informations). J’étais même prête à pardonner le fait que les deux membres conseil du Médicus l’aient tout de suite mis de côté sans bonne explication.

Mais non ! Il a fallu qu’Eli Anderson tue le poussin dans l’œuf. Oh, belle Violette n’est retirée dans son monde que parce qu’elle est triste. Mais pourquoi elle-t-elle triste ? Bingo, plein dans le mille : elle est triste de l’absence d’un père qu’elle n’a jamais connu. Elle est triste de voir sa mère triste parce que le père est mort.

Pourquoi cela a-t-il fallu que cela en revienne à leur père, soit la figure patriarche ? Cela aurait pu être un cas intéressant d’un enfant différent des autres, mais non il a fallu que la raison retombe sur un homme ! Que la solution à ce « problème » aurait été la présence d’un homme dans leur famille ! De plus, il ne faut pas oublier quel avantage cela fait pour Oscar : à côté de Célia, qui peine dans son rôle de mère célibataire, et de Violette, sœur ainée qui fuit la réalité, voilà qu’il devient « l’Homme de la Famille » et qu’il prend les choses en main ! Il prend soin de sa sœur ainée avec bonté puisqu’elle est incapable de le faire elle-même ! Il fera tout pour éviter des peines à sa mère ! Vraiment quel enfant formidable !

… et bien pour moi je vois plutôt comme un auteur détestable. C’est cheap. C’est cheap de retomber sur des moyens pareils pour élever son héros et lui donner des qualités. Oscar aurait pu tout aussi bien être un héros formidable sans qu’il ait eu besoin de rabaisser les personnages féminins de son entourage. Même pas 80 pages dans le roman, et le voilà entouré de la Protagoniste Amoureuse©, Mère Qui Prend Soin De Son Enfant Tant Qu’Elle Peut© et Sœur Dont Il Prend Soin Avec Courage Et Volonté©.

Capacité de scintiller de Violette : 0.

Quelques pages plus loin est introduite Lina, une Mère De Substitution : Allez, Mange, Mon Petit, Mange©. Comme vous l’aurez deviné, elle nourrit avec générosité Oscar et ses amis à la cantine de l’école. Cela tombe bien, puisque Célia a été décrite plus tôt comme incapable de faire autre chose que steak-frite !

Capacité de briser les clichés de Lina : 0.

C’en est à lâcher son roman de tristesse. Tant de clichés sans même avoir passé la centaine de pages.
J’ai sauté deux personnages féminins, je me rattrape : entre deux chapitres, nous avons été transportés dans un autre endroit, avec d’autres personnages que nous ne connaissons pas. Beaucoup de personnages, avec seulement deux femmes, et je vous donne en plein dans le mille : très mauvaise représentation de la gente féminine encore une fois.

Tout d’abord, Berenice Withers. Peu d’information sur elle pour l’instant, si ce n’est pour son allergie pour les plumes et son prochain rôle de professeur pour Initier le jeune Oscar. La voilà qu’elle arrive en retard, avec de bonnes raisons, à une réunion importante. Mais peu importe que ses raisons sont logiques et tout à fait sensées : la pauvre se doit de subir d’innombrables remarques de la part de tous les membres de conseil. Et voici qu’un paradoxe apparaît ; son petit retard aurait pu être seulement petit, si seulement les membres pouvaient s’empêcher de prendre chacun le temps de placer une remarque venimeuse à son encontre. Je vous le jure, j’ai compté : 5 personnes. Cinq personnes ont pris la peine de lui pointer son retard, pour lequel elle s’est excusée, au lieu de se la fermer et laisser la réunion enfin commencer.

Je doute que l’auteur ait écrit tout cela juste pour rabaisser Berenice. De toute évidence, il a choisi ce moyen pour laisser chaque personnage prendre la parole et ainsi les décrire. Malheureusement pour Berenice, en faisant cela, les lecteurs ne peuvent qu’avoir la nette impression que tout le monde a soit une dent contre elle, soit ils sont tous très colériques et pointilleux !

Capacité de scintiller de Berenice : 0.

Et enfin, voici la dernière du lot : Anna-Maria. Avant-même d’être présentée, cette pauvre Anna-Maria se fait attaquer verbalement par Berenice derrière son dos. Déjà cela présente Berenice sous un mauvais jour ; mais en plus cela ne lui laisse aucun moyen de se défendre. Elle est pointée comme l’idiote du service avant même que nous la rencontrons.

Et c’est exactement ce qu’est apparemment Anna-Maria : l’idiote de service. Elle est absorbée par son maquillage et son physique (stéréotype féminin numéro 1), au point de ne pas remarquer l’entrée de Berenice. Malgré le fait qu’apparemment elle soit l’une des seules à pouvoir entrer dans un organisme végétal, il est évident qu’Anna-Maria n’a le respect de personne dans la rondée des Magicus. Lorsqu’elle « ose » exprimer sa surprise à la nouvelle de l’évasion de Grand Méchant©, un personnage (masculin, soit dit en passant), lui dit, je cite : « Taisez-vous. », en lui posant une main sur la sienne.

Capacité de respect pour Anna-Maria : 0.

Le problème, dans tout ceci, ce n’est pas les personnages en soi. Il existe des femmes et filles comme ces personnages et il est tout à fait acceptable d’en écrire. Il faut de la variété, il faut des personnages de toutes sortes. Le problème vient du fait que ces personnages ne sont de toute évidence là que pour mettre en avant le héros ou un homme, et que ces personnages ne sont en aucun cas indépendant. Et lorsqu’elles le sont, elles se font haïr par tous. Le problème vient que tous les personnages féminins présents sont problématiques.

S’il y avait plus de variété, tout autant du côté féminin et masculin, cela serait plus réaliste et moins énervant. C’est très problématique de lire un roman et de se rendre compte qu’aucun personnage féminin ne tient la route ! Et c’est d’un énervement pas croyable, je vous l’assure ! Pour l’instant, tout ce que j’ai envie de faire c’est de sonner à la porte de l’auteur et de lui montrer point par point pourquoi ça ne va pas ! Je n’arrive pas du tout à m’investir dans les aventures d’Oscar parce que tout semble être monté par pièce.

Et c’est tellement cliché ! Un Jeune Père© très puissant a donné sa vie pour sauver le monde, laissant une femme et deux enfants derrière lui. Des deux enfants, une fille et un garçon, c’est le garçon qui sauvera le monde à son tour. Il y a des milliers d’histoires comme ça ! Avec une prémisse telle que celle d’Oscar Pill, on aurait pu espérer à un peu d’originalité. Pourquoi ce n’est pas une Jeune Mère© très puissante qui aurait sauvé le monde en laissant derrière elle un mari et deux enfants ? Pourquoi est-ce que Violette n’est même pas considérée sérieusement par Berenice et Winston Brave comme successeur potentiel ? Et tant qu’on est sur ce sujet, pourquoi donc reposent-ils tous leurs espoirs sur un seul gamin ? Mais c’est quoi cette embrouille ? Aucune raison logique, aucune !

En conclusion, voilà un roman qui ne m’emballe pas beaucoup pour l’instant. Je vais le finir parce que j’ai de bons espoirs que cela reste une chouette histoire, mais en tout cas ce n’est pas ici que je vais trouver de bons personnages dimensionnels.

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6 Responses to Etude sur les personnages féminins dans Oscar Pill

  1. Tonia says:

    Hmm…merci pour cet article, je vais pouvoir économiser mon temps et mon argent…Je ne lirai pas un livre où les garçons ont plus de valeur que les filles -_- C’est vraiment rageant que tous les aspects positifs se retrouvent du côté masculin, de façon systématique…quel génial exemple pour les enfants…et c’est un bouquin à la mode…vraiment, il devrait y avoir un filtre anti-sexisme sur les livres jeunesse ou un truc du genre xD
    Bref, le plus gros c’est quand même l’attitude de la mère qui refuse que son gamin s’instruise (franchement, quel est le pourcentage de parents qui ne veulent PAS que leurs enfants se cultivent, ou travaillent bien? ^^”’), ça fait vraiment artificiel et facile.
    Et je suis tout à fait d’accord avec ton dernier paragraphe. Ce sont toujours les hommes mis en avant…et on n’essaye même pas d’introduire un minimum de mixité pour équilibrer les choses (on ne peut pas parler de mixité quand tous les persos féminins sont des poupées ou potiches décoratives et agaçantes)
    Hmm, ça fait beaucoup de sexisme dans tes lectures, entre ça et le billet précédent. Bon courage, hein :p

  2. Chloé says:

    Tu donnes une image très négatif de ce livre qui est absolument génial, tu partais tellement dans ton délire que je n’ai pas été capable de tout lire jusqu’au bout. Si tu t’étais pris la peine de lire jusqu’à la fin et de lire les autres livres tu saurais que il n’y a rien de sexiste dedans. En plus les personnages féminins sont tous “utilisés”, il n’y a pas de personnages féminins trop délaissé. Quant à certaine remarque, que Violette soit triste parce que sa mère est triste c’est en totale cohérence avec son caractère, que Célia est du mal a élévé son fils un peu dur ressamblant trop à son père ne fait pas d’elle une personne faible… Je pourrais continuer longtemps mais comme je l’ai déjà dit je n’ai pas eu le courage de tout lire.
    Mais un conseille avant de dégouter les gens à un livre lis-le jusqu’au bout. En plus Eli Anderson n’est pas plus sexiste que Stephanie Meyer avec sa Bella accroché à son vampire, la poupée vampire… ou J.K Rowling avec Hermione, rat de bibliothèque ne sachant pas se coiffer et Ginny la furie qui ne sait pas parler devant son béguin de petite fille.

    • Hello!

      Oui, quand je relis mon article je trouve que j’ai été un peu dure aussi, haha. En effet, j’aurais dû aller jusqu’au bout avant de critiquer, mais pour t’avouer c’est tombé tellement facilement dans le cliché que j’ai délaissé. J’en ai un peu marre qu’il y ait des histoires absolument géniales mais qui emprunte toujours les même acteurs: le petit garçon qui doit prouver son courage (et qui réussira, bien entendu), le père absent, la mère qui ne se mesure pas à son rôle, une soeur à protéger, une copine qu’on voit à des kilomètres qu’elle va devenir sa petite-copine… Bof, quoi. Au bout d’un moment, tout se ressemble.

      Et la question: pourquoi le fils est-il dur à élever? J’ai personnellement pour ami deux garçons qui ont été élevé par leur mère seule. Ca n’a pas fait d’eux des fauteurs de troubles (bien au contraire, ils étaient plutôt calmes). J’aimerais qu’une explication soit donnée à ce que pourquoi Oscar se sente obligé de jouer les chevaliers blancs. De ce que je me rappelle, personne ne l’en a jamais encouragé, et ce genre de trait de caractère ne vient pas ce naissance.

      L’histoire peut être absolument géniale, tout à fait d’accord avec cela. Mais un peu d’originalité ferait pas de mal.

      J’ai été dure en le traitant de sexiste (j’étais énervée quand j’ai écris cet article, j’aurais dû laisser quelques jours passer et me relire), mais il faut quand même se poser la question pourquoi les même clichés tombent tout le temps. Faut un peu briser ces clichés, surtout quand le public primordial est jeune, et qu’au bout de 50 livres lus où le personnage principal est un garçon, et 1 seul où c’est une fille (aussi qu’à la télé c’est la même chose, faut pas l’oublier), ça peut se refléter dans la vie réelle. Regarde dans les cours de récré, tout bêtement, comment se comportent les filles et les garçons. Le nombre de fois que j’ai entendu un garçon dire qu’une fille ne peut pas être une héroïne, mais qu’elle doit être une princesse… Ou encore, qu’un divertissement où le personnage principal est une fille est automatiquement seulement pour les filles, mais qu’un autre c’est un garçon et c’est donc pour tout le monde… C’est rageant.

      Ou, plus tard, quand les postes à responsabilité ont plus de chances d’être données à des hommes plutôt qu’à des femmes.

      Faut-il qu’absolument tous les romans aient une héroïne? Bien sûr que non, je ne vais empêcher la liberté d’expression à personne. Mais il faudrait absolument une diversification du contenu des médias. Et bien sûr, ça ne se limite pas au sexe, mais aussi à la couleur de la peau (chiche qu’Oscar Pill est bien évidemment caucasien….), et tout autre élément qui a un impact social.

      Sinon, petite parenthèse, mais je trouve le concept du personnage de Bella très sexiste. Elle ne l’est pas en elle-même, mais la façon dont l’auteur l’écrit l’est: elle n’a aucune volonté ni désir en dehors de son mec, tous les moyens sont bons du moment qu’elle a son gars à la fin et peu importe si elle détruit tout sur le passage, elle n’a aucune personnalité ou tout simplement une seule occupation en dehors d’Edward. Le monde ENTIER de Twilight tourne autour de leur “amour”. Alors bon, après des siècles que les femmes soient rabaissées pour leurs sentiments (qui sont tout à fait humains) et qu’on leur dictacte que leur SEULE occupation devrait être leur mari et leur famille… Non. Non, non, non.

      Et le truc c’est que, si ça avait seulement été Bella, ça aurait pu passer. Mais TOUTES LES FILLES de cette série sont obsédées avec l’amour et RIEN D’AUTRE. Esmée, Alice, Rosalie, la méchante là, et même LEAH, et surtout même RENESMEEE BORDEL ELLE EST A PEINE NEE, tout à propos d’elles tournent autour d’un homme. Et je ne sais pas pour toi, mais personnellement je trouve ça extrêmement dangereux que des milliers de jeunes filles impressionnables lisent Twilight.

      Faut-il leur interdire de lire Twilight? Certainement pas! Mais il faut absolument leur parler, d’ouvrir la discussion. Qu’est-ce qui ne va pas avec les relations dépeintes dans cette série. Pourquoi donc Bella serait-elle aussi obsédée avec Edward. Serait-elle atteinte de dépression dans le livre 2, et que faire si c’est le cas?

      Tu parles d’Hermione, mais elle est plus qu’un rat de bibliothèque qui ne sait pas se coiffer. Que sait-on d’elle, ne serait-ce que dans le 1er livre? Elle est étrangère au monde des sorciers, mais elle n’a pas peur de s’instruire, et elle applique ce qu’elle apprend (parce que c’est bien beau de dire qu’on lit, mais si c’est pour tout de suite oublier ou juste pour s’en vanter…). Elle est en manque d’amitié et se sent seule. Elle est prête à passer des heures pour comprendre un mystère. Elle est prête à aller dans de dangereuses situations pour sauver l’école. Elle est hautaine. Elle met trop d’importance à la connaissance et aux règles. Elle se vante. Mais elle a une évolution: elle met de temps en temps ses bouquins de côtés pour s’ouvrir avec ses nouveaux amis, Harry et Ron. Elle enfreint les règles pour sauver l’école, ou même juste pour rendre service à Hagrid.

      Et, comme tu l’as remarqué, son monde ne tourne pas autour des hommes. Elle a envie de l’amitié d’Harry et Ron, mais ce n’est certainement pas sa raison d’être.

      Ou Ginny: elle est timide, mais au fil des livres elle prend de l’assurance. Son monde ne tourne plus autour d’Harry. Elle a une passion pour le Quidditch. Elle se fait des amis autres que le trio, et même des petits-amis! C’est un élément très rafraîchissant, parce que dans la plupart du temps on met en avant un Amour Unique, comme si on ne pouvait aimer qu’une seule personne de toute sa vie, et qu’on ne fera jamais d’erreur en amour!

      Donc voilà, j’ai vomi un peu de mes pensées désolée haha xD Dans tous les cas, je suis tout à fait d’accord que j’aurai dû terminer Oscar Pill avant d’écrire quoi que ce soit. Je compte le finir, dès que je le retrouve. Tu n’es pas la première à me dire que le roman est génial, donc je vais lui donner une deuxième chance. Mais dans tous les cas, c’est dommage qu’on tombe vite dans les clichés; j’espère juste que ça s’améliorera avec les pages ^^

      En tout cas merci pour ta critique! C’est toujours chouette d’ouvrir le dialogue 🙂

      • Chloé says:

        Maintenant en tout cas j’ai fini la série et certes il y a beaucoup de cliché mais d’un autre côté il y a beaucoup on s’y attend et donc je trouve que ça rend les clichés moins flagrant mais c’est vrai qu’en relisant un peu la description des personnages dans le tome 1 j’admet qu’il y a peu de sexisme mais ce sexisme est tout simplement lié à notre éducation. Pourquoi la petite fille est la princesse? Parce que ses parent lui offrent des barbies, des poupées… même de la dinette ça veut dire quoi, qu’on est juste bonne à faire à manger, élever des bébés et les habits tandis que le garçon on le fait joué à la guerre, aux voitures… Ce qu’il y a dans les livres reflètent notre éducation.

        Pour Twilight, le problème je pense c’est qu’elle est américaine (je ne fais pas l’anti-américain) et que les américains sont assez traditionnel, la mère à la maison, le père qui rapporte l’argent, les enfants intelligents…

        Quant à Hermione et Ginny, c’est un peu pareil que pour Oscar Pill, les premiers tomes les font passer pour des archétypes. Mais plus tard elles s’affirment et deviennent importantes.

        Merci d’avoir répondu à ma review (et oui tout le monde ne se prend pas la peine d’y répondre). En plus j’aime beacoup tes arguments surtout pour Twilight ça m’a fait rire (le pire c’est que tu dis la vérité).

      • Haha c’est un plaisir de répondre!! (même si là je vais devoir faire court parce que je dois bientôt partir xD)

        Oui, les rôles sociaux sont compliqués à déchiffrer. Y a du côté dans la vie réelle, comment les gens agissent, et d’un autre il y a les représentations médiatiques, et encore un autre est l’éducation en elle-même… C’est compliqué, et c’est pourquoi très dur de briser les clichés! Maintenant la question est que l’éducation influence les romans, et vice-versa. Les maisons de publication vendent ce qui fonctionnent, et malheureusement ce qui fonctionne est ce qu’on connait. C’est donc un cercle vicieux, où les clichés s’enchaînent. Parfois ces clichés changent, mais ça reste des clichés, au final.

        (je me demande si ce que j’écris est compréhensible haha.)

        Pour le cas des USA, le fait que l’auteur soit d’éducation mormonne ait une très grande incidence sur son écriture, bien évidemment. J’avais vu un article, il ya longtemps, qui justement traitait de cela. Si jamais je le retrouve je te l’envoie (si ça t’intéresse).

        J’espère qu’en effet les persos évoluent au fil des tomes. Ce serait frustrant de lire 5 livres et que les persos n’aient pas changé!

        Et je suis contente de t’avoir fait rire, haha! Aller je dois y aller, merci pour ta réponse!

  3. Chloé says:

    J’ai compris. D’ailleurs j’ai pensé à un livre (tu l’a peut-être déjà lu) où l’héroïne est une fille et pas trop potiche même pas potiche du tout d’ailleurs (par contre il y a toujours des clichés) c’est Oksa Pollock. J’ai bien aimé en plus c’est français (j’en ai marre que tout le monde critique ce qui vient de la France) et l’histoire est bien, les auteurs (y’en a deux et des filles) ont inventé un monde qui est, j’ai pas de mots pour dire leur monde mais c’est génial.
    L’article m’interesse bien.
    Moi aussi je dois y aller demain c’est la rentrée, levé 6h.

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